vendredi 25 février 2011

Article paru dans le Post




Claude Jacquot auteur et éditeur de « Nues tout simplement » tome 1 et 2 a encore frappé très fort les esprits ! Il a présenté son film de 40 minutes en noir et blanc et son travail de photographe attaché à la résonnance et la sensibilité du nu féminin respectueux, les 17 et 18 février en deux lieux différents dans le Médoc. A chaque fois il a reçu un accueil chaleureux et bienveillant. Bientôt le tome 3, on l’attend déjà avec impatience.


« Les femmes ne sont pas regardées comme elles devraient l’être », c’est le constat amer après 25 ans de photographie en studio que dressa Claude Jacquot. Sous le diaphragme déformant des maîtres de l’image du genre féminin, pose-toi là que je dresse mon objectif érectile et que je vende ton image au prix de l’art c’est le montant du modèle rémunéré pour Jeanloup Sieff ou la femme diminuée au triptyque des seins, des fesses et du pubis pour Lucien Clergue. Cette conjuration de la réduction de la femme à ces considérations de barbaque sans esprit, insupportait Claude Jacquot. Ses séances à lui en studio s’adressaient à des modèles non professionnelles laissées libres de le la pause mais déjà nues. Et puis les murs se rétrécissant de jour en jour, il a voulu prendre l’air et aller jusqu’au bout de sa démarche et laisser entièrement la liberté aux femmes qui approchaient Claude de se mirer sans fioriture dans ses photos au naturel.

C’est aussi pourquoi, Jeudi 17 février à la bibliothèque de Grayan et L’Hôpital, on avait repoussé les bacs des livres de la section jeunesse pour dresser des chaises et le matériel de projection. Une trentaine de personnes s’étaient déplacées. Idem à Saint-Germain-d’Esteuil où la jeune et dynamique association Médoc Culturel avait invité Claude pour entendre et partager les déclarations rayonnantes de joie et de métamorphose de quelques femmes « modèles » volontaires. Ces femmes libres de 19 à tous les âges de l’existence se veulent libres de poser nu, libres de la pose et du lieu, sous l’objectif respectueux de Claude Jacquot, puisque ce sont elles qui en définitive ont choisi le ou les photos figurant dans l’ouvrage où elles apparaissent. Les retouches, Claude Jacquot ne connait pas. Ce film est comme un magnétophone dira Claude, avec certes ses imperfections techniques, ce qui lui donne aussi cette touche d’authenticité si rare. Le documentaire qu’il a réalisé retrace une partie infime de son périple sur toutes les routes de France. Claude leur apporte le livre bel ouvrage où elles figurent. Il entend par la voix et l’image leurs témoignages dans la diversité O combien à chaque fois enthousiastes. Ecoutez-les se narrer….

« J’ai osé redevenir une femme » / « Les photos m’ont donné la féminité dans sa globalité ». / « C’est une belle aventure » / « On peut être belle à 40, 50 et 70 ans » / « Je suis vachement fière d’être dedans » / « Elles ont tout fait et tu étais là, tu les sublimes » / « Tu donnes le droit à l’image à celles qui ne l’ont pas » / « Toutes ces femmes sont toutes très belles » / « C’est le plus beau cadeau ce livre, c’est magnifique d’avoir fait ça » «Ces photos, c’est la conclusion d’un travail et le départ pour la sérénité » / « j’ai trouvé ce livre magnifique, c’est une reconnaissance pour toutes les femmes » ….

Vous aurez remarqué que très souvent elles optent pour un regard collectif sur le livre. Toutes le feuillettent d’abord et ne cherchent pas en premier leur image. Il faut signaler aussi que Claude introduit son documentaire par un court extrait d’un reportage de France 3 Picardie où en très peu de temps, toute sa démarche est expliquée. Ainsi les témoignages de son documentaire qui suivent n’en sont que plus forts, même pour les personnes qui n’ont jamais vu les photos de Claude Jacquot. Et à écouter ces femmes se confier à sa caméra, on aurait presque l’impression que ce sont des amies de longue date, pourtant il n’en est rien ! Ce sont des femmes humbles, uniques, des femmes que l’on croise tous les jours. Ce sont elles qui ont entrepris la démarche de vouloir poser nu devant son objectif. Claude a tendance à dire : « je cherche des femmes qui ne cherchent pas ». A ce jeu de cache-cache, les rencontres se font principalement lors des salons du livre. Claude ne laisse pas ses coordonnées, c’est aux femmes intéressées de se dépasser pour le joindre et fixer avec lui un rendez-vous ? Tout est clair au départ.


Lors des discussions très riches qui ont suivi le visionnage, c’est étonnant, une même question a resurgi dans les deux lieux : pourquoi vous ne photographieriez pas également les hommes nus selon la démarche entreprise auprès des femmes ? Claude Jacquot est un révélateur de la femme au naturel. Tant pis pour les hommes, ils n’ont qu’à mieux se mirer dans leur propre parcelle de féminité. Il répond par cette boutade que s’il devait entreprendre un livre avec des hommes nus, il l’intitulerait : « Ni dieu, ni stade », à bon entendeur salut !

Qui sait avec Claude Jacquot, si les sentiers de la gloire sont pour bientôt ? Tant et si bien que le vendredi en se promenant à Soulac, il fut abordé par deux dames qui avaient visionné son film la veille et accusaient encore un état d’électrochoc.

Divan le terrible n’a qu’à bien se tenir…. Et si l’un des remèdes à certains soucis d’ordre existentiel pour les femmes relevait de la démarche de Claude Jacquot, à se savoir nues tout simplement entre ses pages. La suite des ravages agréables dans la reconnaissance de soi est à paraitre avec le tome 3. Les aventures de Claude Jacquot continuent au pays où toutes les femmes gomment les effets artificiels et superficiels des apparences pour se vêtir enfin de leur simple peau sensible et se sentir toutes très belles au naturel.

(Franck dit Bart qui a été à l’origine de ces deux rencontres avec Claude Jacquot tient à remercier Agnès Bézies bibliothécaire à Grayan et l’Hôpital et Gérald Tron président de l’association Médoc Culturel, sans qui rien n’aurait été possible).

Claude Jacquot : http://www.atelier314.com

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